Juin en revue: les meilleurs albums du mois!

Bonjour à tous!

Le mois de juin a été plus calme. Du moins, je n’ai pas été intéressé par autant d’albums que les derniers mois. C’est probablement une bonne chose considérant le nombre de fois que j’ai écouté le nouveau Wolf Alice! 🤣 Il y a aussi le fait que la température estivale m’aura incité à prendre plus d’air au lieu d’écouter de la musique. Ce qui explique également mon petit retard… 😛

Voici donc, sans attendre, mes recommandations pour le mois de juin. J’ai sélectionné un modeste 4 albums que j’ai particulièrement appréciés, mais il y a deux 9/10!

Notez que parfois, il y a des albums qui sont notés 8/10 dans les mentions spéciales. Ces albums sont généralement presque au même niveau de qualité que les 8/10 dans les reviews, mais parfois, je ne suis juste pas assez inspiré pour écrire quelque chose de digne. 🙂 Ou encore, je trouve que le post est déjà assez long.

Notez aussi que mes écoutes sont évidemment récentes donc mon opinion pourrait changer avec le temps. J’ai donné une note (peut-être provisoire) sur 10 pour chaque sélection. Il n’y aura pas grand-chose en bas de 8/10 dans cette série mensuelle puisque ce sont mes albums favoris du mois!

Les albums sont en ordre de sortie.


Wolf Alice – Blue Weekend

Alternative/Indie Rock

Ceux qui me connaissent bien savent à quel point je suis fan de Wolf Alice; ce dernier étant sûrement dans mes dix bands favoris! Je les avais découverts en 2017 avec leur superbe album Visions of a Life, et ce fut le coup de foudre immédiat; depuis, l’album s’est placé dans mon top 78 de la dernière décennie.

Après 4 ans d’attente et d’anticipation, il aurait été facile pour moi d’être déçu par le nouveau matériel, mais heureusement, c’est loin d’être le cas. Dès le premier extrait de l’album, The Last Man on Earth, je savais que Blue Weekend allait être quelque chose de spécial, mais je n’avais pas prévu à quel point l’album me toucherait aussi profondément et qu’il confirmerait incontestablement Wolf Alice comme un band sacré à mes yeux!

Bien que la musique sur ce nouvel opus démontre une évolution logique vers une plus grande maturité artistique et vers de nouvelles directions, elle n’en demeure pas moins fidèle à l’univers du band; Play the Greatest Hits, par exemple, avec son énergie post-punk, sonne comme la soeur spirituelle de Yuk Foo. Il y a quelque chose de transcendant sur cet album; une énergie presque majestueuse. Une intensité épique qui s’aggripe à l’inconscient avec ses mélodies envoûtantes qui oscillent entre le rock et le pop.

Ce n’est pas par chance que Wolf Alice a décidé de créer un vidéo-clip pour chaque pièce de l’album. Cet exercice accentue davantage l’unité entre les différents chapitres de Blue Weekend, y dévoilant une dimension narrative subtilement cinématographique; comme le laissent sous-entendre les pièces The Beach et The Beach II. Les chansons sont éclectiques, oui, mais jamais au profit de cette continuité énigmatique.

La voix de Ellie Rowsell est plus sublime et plus maitrisée que jamais, et la fusion entre les musiciens du groupe est de plus en plus flagrante. Chaque chanson est à sa place et l’écriture atteint des nouveaux sommets. No Hard Feelings est un petit bijou de minimalisme. Mais que dire de plus, sinon que Wolf Alice est de retour avec un album magistral et ambitieux qui se méritera plusieurs écoutes dans les années à venir! 9/10


Nikolaj Hess – Spacelab & Strings

Chamber Music, Modern Creative, Post-Bop, Avant-Garde Jazz

Cet album est probablement une introduction parfaite pour les gens qui aimeraient s’initier au jazz, mais qui sont intimidés par la complexité du genre ou encore, qui ne savent juste pas par où commencer.

Nikolaj Hess est un pianiste compositeur danois qui mélange avec brio le jazz avec la musique classique et je dirais que Spacelab & Strings est une belle réussite à tous les niveaux, ainsi qu’une oeuvre très accessible pour les incultes. Les performances sont sublimes et, malgré leur virtuosité, conservent une grande sensibilité humaine. La musique, souvent très cinématographique, est d’une beauté incroyable, et la réalisation est vraiment inspirée.

Une création remarquable empreinte d’une grande poésie, capable de raconter des histoires sans l’aide des mots! 9/10


Lightning Bug – A Color of the Sky


Dream Pop, Ethereal, Shoegaze

Il y a vraiment un gros « revival » du mouvement shoegaze/dream pop depuis quelques années. Comme c’est un genre que j’aime particulièrement et duquel je me sens très proche, je suis bien sûr très excité par cette tendance. Par contre, le point négatif c’est qu’il y a beaucoup d’albums à écouter et, souvent, les résultats s’avèrent être plutôt génériques; beaucoup de clones de MBV par exemple.

Pour cette raison, je suis toujours très heureux de découvrir un band qui réussit à naviguer dans ce genre tout en se démarquant avec des touches uniques et personnelles. Lightning Bug, une formation de New York, est une de ces découvertes. Ce qui m’a particulièrement frappé c’est avant tout la qualité du « song writing », indépendamment du genre. Par exemple, The Right Thing Is Hard To Do est une superbe chanson avec une mélodie envoûtante, et aurait pu être réarrangée dans n’importe quel genre sans perdre ses qualités.

Lightning Bug utilise les éléments « showgaze/dream pop » avec parcimonie et avec classe, et non comme une fin en soi. Un des points forts du band est également la voix de Audrey Kang; non seulement sa voix est ravissante, mais au niveau des arrangements, celle-ci se retrouve souvent en avant-plan, ce qui change des tendances classiques du shoegaze, où les voix sont souvent englouties dans la musique.

Le style général de l’album n’est pas sans rappeler légèrement le son 4AD des années 80s, mais il y a aussi clairement des influences folks. Ils ont néanmoins une sonorité bien à eux. Un superbe album et une des belles surprises de 2021. 8.5/10


ISON – Aurora

Shoegaze, Gothic, Post Rock, Doom Metal, Ambient

ISON est, ou plutôt était, le projet musical du duo suédois Daniel Änghede et Heike Langhans (du band doom metal Draconian); ces derniers produisaient de la musique d’un autre monde allant de l’ambient au doom en passant par le shoegaze.

Je parle au passé parce que, malheureusement, Heike Langhans, de laquelle je suis un très grand fan, a quitté le projet en 2019; ce que j’ai appris pas mal plus tard. Je croyais que le projet était mort, mais il semble que ISON soit maintenant devenu le projet solo de Daniel Änghede.

Pour être honnête, lorsque cet album fut annoncé, mon niveau de motivation n’était pas très haut; sans Langhans, mon intérêt était moindre. C’est elle qui m’avait fait découvrir le duo, via Draconian. Néanmoins, je dois admettre, à ma grande surprise, que Aurora est un album splendide. Änghede est allé chercher un bon nombre de collaborateurs dont plusieurs vocalistes; le résultat est vraiment étonnant! Même que grâce à la pièce Waves, chantée par la talentueuse Cammie Gilbert, j’ai découvert le band de cette dernière; Oceans of Slumber. Tara VanFlower, du légendaire band gothique Lycia chante également sur l’album, tout comme Carline Van Roos de Lethian Dreams.

Aurora est l’ultime album « goth éthéré », prenant le temps qu’il faut pour créer des paysages cosmiques grandioses d’une poésie sans fin. Beaucoup de reverb, beaucoup de synths « ambient », des échos de guitares, des samples, des pièces longues qui progressent lentement dans leur univers onirique. L’atmosphère évoque The Eden House, Slowdive ou même l’album Elizium de Fields of the Nephilim. Les influences « doom metal » sont parfois là, par exemple sur la pièce Meridian, mais ne sont pas vraiment prédominantes.

Aurora est une belle réussite et démontre hors de tout doute que ISON peut continuer d’exister sans Heike Langhans. Une oeuvre d’art unique et sans compromis. 8.5/10


Avant de terminer, quelques mentions spéciales:

  • João Donato / Ali Shaheed Muhammad / Adrian Younge – Joao Donato JID007 8
  • Japanese Breakfast – Jubilee 8
  • Sleater-Kinney – Path of Wellness 7
  • Ches Smith / We All Break – Path of Seven Colors 7.5
  • SAULT – Nine 7.5
  • Lucy Dacus – Home Video 7

Merci d’avoir pris la peine de me lire et au mois prochain!

J. Bannon